Développée initialement dans la finance, la blockchain est une innovation technologique remplie de promesses qui suscite l’intérêt de nombreux acteurs de l’immobilier. En s’appuyant sur la blockchain, le secteur de l’immobilier pourrait gagner en souplesse, transparence et équité. Mais au fait, de quoi parle-t-on vraiment ?

Blockchain, de quoi s’agit-il ?

La blockchain est une technologie qui permet de stocker et de sécuriser la transmission d’informations par blocs, entre les différents membres d’un réseau :

  1. Le « client » effectue sa transaction,
  2. Les transactions sont rassemblées et stockées dans un bloc,
  3. Chaque bloc est validé au travers des maillons décentralisés de la chaîne grâce à des algorithmes de cryptographie,
  4. Puis il est daté et ajouté à la blockchain, accessible à tous les utilisateurs (voire à tous, dans le cas des blockchains publiques),
  5. Le « fournisseur » reçoit la transaction du « client ».

Cette technologie a été utilisée à ses débuts pour gérer les crypto-monnaies, mais elle tend à se développer dans d’autres secteurs : assurance, banque, chaine logistique, énergie, santé, et maintenant l’immobilier. Si elle paraît, de prime abord, difficile à appréhender, des opérateurs comme Blockchain Partner accompagne les professionnels qui souhaitent la développer dans leur secteur d’activité. Elle présente l’avantage de la sécurité des transactions et de leur rapidité.

La blockchain appliquée aux transactions immobilières

La blockchain commence doucement à se développer dans le secteur immobilier. Avec plus de 800 000 transactions annuelles, l’immobilier représente un dixième du PIB de la France. C’est un marché très encadré, qui n’a pas toujours la flexibilité qu’on lui souhaiterait. Ceci dit, il a connu, depuis les années 2000 et l’avènement d’Internet, de nombreuses innovations qui sont aujourd’hui portées par la French Proptech :

  • visites virtuelles,
  • signature électronique des contrats,
  • plateformes de locations entre particuliers,
  • locations des garages à distance avec serrures connectées,
  • crowdfunding, etc.

L’arrivée de la blockchain va amener une véritable révolution avec des transactions entièrement sécurisées, réalisées en dehors des process ordinaires (conservation des titres de propriété, notaire, etc.). La blockchain apporte une transparence totale, une réalisation instantanée et sécurisée des transactions. Toutes les informations sont stockées, vérifiées, conservées et rendues publiques sans aucun danger.

A l’heure actuelle, la législation ne permet pas encore, en France, de s’exonérer de la signature chez le notaire, mais il est probable qu’elle s’adaptera au développement de la technologie.

La chaîne complète de la transaction

De la mise en relation acheteur/vendeur par le biais d’une agence ou d’une annonce à l’attestation de vente, la transaction immobilière passe par de nombreuses étapes qui nécessitent, pour certaines, le concours de tiers. L’information est répartie entre différents acteurs :

  • acheteur,
  • vendeur,
  • agent immobilier pour la mise en relation,
  • experts techniques pour les diagnostics,
  • assurances ou sociétés dépositaires pour le dépôt de garantie,
  • établissements bancaires pour les prêts,
  • cadastre et conservation des hypothèques,

Le rôle de la blockchain : stocker et partager toutes ces informations en toute sécurité et la transaction peut même être automatisée à l’aide d’un smart-contract.

La blockchain apporte bien sûr la transparence et la sécurité des informations, mais également une garantie d’inaltérabilité des données validées. Le risque de fraude est éliminé. Les vérifications, expertises et litiges liés à la propriété des biens immobiliers sont supprimés puisque l’historique des transactions est conservé et facilement accessible.

A terme, la diminution du temps « expert » entraînera une baisse importante des frais de transaction. Un rapport Goldman Sachs sur la question fait état d’une économie de 2 à 4 milliards de dollars dans les transactions immobilières aux Etats-Unis.

La blockchain étendue à la construction

Là encore, le secteur est très encadré, les possibilités nombreuses, et l’information trop souvent asymétrique. La blockchain permet un partage et une sécurisation des données entre les différents partenaires et intervenants. Elle contribue à diminuer les délais et à reconnaître les responsabilités de chacun dans la réalisation du projet, limitant ainsi les litiges.

La Blockchain est en mesure de bouleverser le secteur de l’immobilier, chez Immodvisor on regarde ces évolutions avec grand intérêt. Pas à pas, on observe des startups qui se lancent avec cette technologie. Dernièrement, Syment a organisé la première assemblée générale de copropriétaires sur la blockchain. On suit également de pres Olarchy, qui avait lancé la 1ère transacction immobilière d’un immeuble simulée grâce à la technologie Blockchain lors du MIPIM 2018. Olarchy avait alors annoncé une commercialisation début 2019. Ce n’est qu’un début mais qui semble très prometteur. Un grand bémol tout de même, pour que son implémentation soit généralisée, il faudrait que cette technologie soit plus mature, qu’elle puisse se reposer sur des infrastructures informatiques prêtes à la supporter et enfin qu’une évolution du cadre législatif français s’opère. Une question de temps ou de volonté politique ?

Anaig Nouvel

À propos de Anaig Nouvel

Directrice marketing