Le jeudi 12 octobre dernier, Mathilde Le Coz (DRH chez Mazars France et présidente de Le Lab RH) nous a fait le plaisir de partager son expertise et ses bonnes pratiques pour mieux manager les jeunes générations. Un bon management vous permet de construire une marque employeur solide et d’attirer de nouveaux talents. Vos équipes sont vos premiers ambassadeurs, managez-les efficacement ! Découvrez ci-dessous comment s’y prendre grâce aux conseils de notre experte.
La génération Z, qui est-elle ?
La génération Z correspond approximativement aux individus nés entre 1998 et 2008. Contrairement aux générations précédentes, ces jeunes ont grandi avec le numérique.
Cette génération a toujours connu les ordinateurs et Internet ; ils ont vu apparaître les téléphones portables et très vite les smartphones et ont été témoins de l’arrivée des réseaux sociaux (d’abord Facebook, puis Twitter, Instagram et Snapchat).Depuis toujours, le digital – omniprésent dans leur quotidien – influence leur manière de penser, de consommer, de travailler et de voir le monde.
Autre point important, les méthodes d’éducation ont évolué au fil des années : la génération Z a reçu une éducation bien différente des générations précédentes. La grande majorité de ces jeunes ont reçu une éducation dite « positive » : ils ont appris à s’exprimer librement, à partager leurs émotions et à réfléchir à leurs besoins – ce qui était moins (voire pas) le cas des générations précédentes.
L’évolution de la société, l’apparition de nouvelles innovations et de nouvelles méthodes d’éducation ont des répercussions indéniables sur leur façon de percevoir le monde du travail.
En effet, avec Internet et maintenant la 4G et la 5G, chacun peut se connecter en ligne où il veut. Cela favorise des comportements comme le nomadisme numérique : les nomades digitaux sont des travailleurs qui ont choisi un métier associé au numérique, leur permettant ainsi de travailler à distance où ils le souhaitent et même de voyager. Ce style de vie est particulièrement apprécié des jeunes d’aujourd’hui puisqu’ils peuvent profiter de leur liberté comme bon leur semble.
La société évoluant à toute vitesse, ces jeunes recherchent en permanence de la nouveauté. L’ennui peut très vite s’installer auprès de cette génération, ce qui fait qu’elle est en constante recherche de nouvelles expériences.
L’éducation bienveillante promulguée par les parents a, quant à elle, favorisé le besoin chez la jeune génération de retrouver un environnement sécurisant, compréhensif et indulgent au sein des structures professionnelles.
Quel est le parcours professionnel visé par la jeune génération ?
Maintenant que nous connaissons mieux la génération Z, intéressons-nous à ce qu’elle recherche vraiment lors de ses expériences professionnelles. Aujourd’hui, les jeunes collaborateurs sont davantage attirés par les contrats à durée limitée, en temps partiel ou même les contrats d’intérimaire. Ce qu’ils aiment c’est expérimenter et construire leur expérience professionnelle en changeant régulièrement d’entreprise. Contrairement aux précédentes générations qui pouvaient effectuer toute leur carrière dans une seule société, la génération Z ne se projette plus à long terme dans une structure. La garantie de sécurité du CDI ne les attire plus, ils préfèrent le freelancing ou même l’auto-entreprenariat pour être plus autonomes et agiles. D’ailleurs, s’ils se tournent vers un type d’entreprise, ce sont souvent vers les start-ups et petites entreprises, du fait de leur flexibilité et agilité. Ils ont l’impression qu’ils vont pouvoir avoir un plus grand impact dans ce type de société.
De manière générale, l’environnement de travail idéal pour la jeune génération est un cadre plus horizontal et plus participatif. Ils ont aussi une réelle envie de trouver une vraie cohésion d’équipe et ne sont pas les plus friands du télétravail – contrairement à ce que nous pourrions penser ! Ce sont même les jeunes collaborateurs qui ont le plus besoin de connexion et par conséquent, ils préfèrent les tiers lieux (espace de coworking, restaurant/café, etc.) pour éviter la solitude.
La quête de sens est un véritable pilier de la génération Z. C’est d’ailleurs ce qui va majoritairement rythmer leur parcours professionnel ! Cette quête de sens est ce qui va motiver un parcours professionnel hétérogène et une attente différente au niveau des missions et des conditions de travail. Au contraire, pour les anciennes générations, le travail est vu comme une réussite sociale et non une recherche de sens.
Les jeunes disent souvent : « Je préfère travailler pour un client que pour un manager, car je préfère être au service de quelque chose. Il y a davantage de sens lorsque j’apporte une utilité plutôt que lorsque je réalise une mission uniquement parce qu’on me l’a demandé. ».
Quelles sont les attentes de la génération Z vis-à-vis des managers ?
Pour mener à bien son parcours professionnel, cette génération a des attentes particulières vis-à-vis de son manager : il est considéré comme étant un animateur des relations interpersonnelles, il doit être dans la médiation et l’intelligence émotionnelle.
Ils ont besoin, même dans le cadre professionnel, d’un environnement de confiance et de convivialité entre eux, leur manager et leurs collègues. Il est nécessaire pour ces jeunes de ressentir une véritable sécurité émotionnelle au travail. Autre donnée importante, le jeune collaborateur souhaite que son manager soit dans le partage de compétences et qu’il l’aide à grandir professionnellement en lui donnant les clés pour réussir.
Toujours à la recherche de bienveillance, le droit à l’erreur fait partie des pré-requis pour être épanoui dans leur poste. Ils peuvent ainsi assouvir leur besoin d’innovation et partager de nouvelles idées sans avoir peur du jugement. Cela va également de pair avec la reconnaissance et la valorisation de leur travail : c’est un excellent moyen de garder ces jeunes collaborateurs motivés. Vous l’aurez compris, l’influence de la culture du care* est très présente : la génération Z a besoin de se sentir à l’aise et en sécurité pour bien évoluer professionnellement.
Quelles sont les pratiques managériales à mettre en place pour diriger les jeunes collaborateurs ?
Face à cette nouvelle génération aux demandes différentes de ses aînés, vous, manager, pouvez agir ! En adaptant votre système de management, vous favorisez la fidélisation de ces collaborateurs et attirez de nouvelles recrues. N’oubliez pas, un bon management qui s’adapte aux attentes des nouvelles générations, attire davantage et contribue à une meilleure marque employeur.
En tant que manager, il est important d’être à l’écoute du jeune salarié et de pouvoir lui laisser l’espace pour proposer ses nouvelles idées. Pensez également à être dans le partage de compétences, le tout toujours dans la bienveillance, vous l’aurez compris.
Concernant les feedbacks, restez transparent et authentique. Instaurez également des retours constructifs et positifs afin d’encourager vos jeunes collaborateurs dans leur démarche. Vous verrez l’amélioration de leur travail n’en sera que plus rapide !Toutefois, feedbacks positifs ne veut pas dire laxisme, vous devez rester exigeant dans la manière de transmettre vos compétences et instaurer un cadre. L’objectif est de toujours pouvoir transmettre une exigence en restant doux et bienveillant.
En résumé
Dans le cadre professionnel, les jeunes sont à la recherche :
- de bienveillance ;
- de flexibilité ;
- d’autonomie ;
- de sens.
En tant que manager d’un jeune salarié, vos missions sont de :
- rester à l’écoute ;
- apporter des feedbacks transparents, authentiques, constructifs et positifs ;
- poser un cadre ;
- apporter constamment de l’intérêt au jeune collaborateur pour éviter qu’il s’ennuie et décide de continuer son expérience ailleurs.
*Culture du care : culture qui vise à porter l’attention sur le bien-être de l’individu et favoriser son développement personnel.